Par Manuel Silveira da Cunha

Rodrigo 28 ans

Je rencontre Rodrigo au Club à 18h00 à l’heure que nous avions fixée pour un rendez vous… que j’avais oubliée… c’est donc un peu contraint que je suis resté un peu plus longtemps ce soir là, pour 1 heure d’entretien. Et je ne l’ai pas regretté, cette heure est passée trop vite et j’ai passé un très bon moment. Laissez moi vous présenter le personnage.

Son arrivé au Club International

« La bonne décision que j’ai prise en arrivant ici a été de m’inscrire au Club dès la première semaine ». Il a participé depuis à au moins une activité chaque semaine. Il s’est même retrouvé bénévole pour une soirée de danse brésilienne il y a 15 jours, expérience qu’il espère pouvoir répéter.

« Les ateliers linguistiques franco/anglais et franco-espagnol m’ont beaucoup aidé dans l’apprentissage du français. Quand je suis arrivé je parlais très mal français ».

Les randonnés nocturnes à travers Paris lui laisse également un très bon souvenir. « Une très belle manière de découvrir Paris ».

C’est au Club International qu’il rencontre les 11 assistants de langues (anglophones, germaniques et hispaniques) qui formeront son groupe d’amis parisiens. Avec eux, il part visiter Madrid en Espagne. « Là-bas nous avons logé dans une auberge de jeunesse où nous avons rencontré des africains. Nous parlions français entre nous et ils ont ri de tous nos accents mélangés ».

 

 

Quelques temps après c’est à 5 qu’ils repartent pour un grand voyage de 9 jours à travers l’Europe, avec tentes et billets de train. En commençant par les Pays-Bas, puis l’Allemagne où ne sachant pas que le camping sauvage était interdit ils se font ennuyer par la police. « Le policier était énervé parce qu’aucun de nous ne parlait allemand. Il nous a dit dans un mauvais anglais qu’il était anormal qu’il eu à parler anglais en Allemagne ». Le voyage se poursuit vers la Suisse, puis l’Autriche et enfin la République Tchèque. « A la douane nous avons eu des problèmes. Les douaniers n’avaient jamais entendu parler du Paraguay. Il croyait que mon passeport était un faux. On est resté coincé 4 heures à la frontière, alors même que mon pays à un accord de libre circulation avec la République Tchèque, je n’avais même pas besoin de visa ! ».

Un paraguayen à Paris

Rodrigo aimerait faire sa vie à Paris. Pour lui la capitale française a quelque chose de spécial. « J’ai voyagé dans plusieurs autres grandes villes européennes. Rome ou Vienne. Ce sont des villes magnifiques mais en quelques jours on en a fait le tour. Paris toute une vie ne suffirait pas pour la connaître entièrement ». En plus par le club, Rodrigo a rencontré des dizaines de personnes, il croit avoir « plus d’amis ici qu’au Paraguay ».

A Paris Rodrigo habite dans le nord, près de la porte de Clignancourt, dans un quartier que les français considèrent comme dangereux. « Ca me fait rire, le 18 ème est le quartier le plus tranquille où j’ai vécu dans ma vie. Je viens d’Amérique du sud, là bas c’est vraiment dangereux ».

Aujourd’hui il attend les résultats des concours d’entrée à 2 écoles de commerce parisiennes. C’est le moyen qu’il a trouvé pour finir sa formation ici. Sinon il repart pour 1 an dans son pays avec l’idée de revenir pour aller à la Fac.

La France selon Rodrigo

Plusieurs choses ont étonné Rodrigo en France. On lui avait parlé longuement des attraits des tables françaises. A sa réflexion : « C’est vrai que c’est bon, mais c’est tout petit, les portions sont pour enfants ». En Amérique du Sud, on mange de la très bonne viande rouge et en grande quantité, alors que « en France c’est vraiment un luxe. C’est tellement cher ». Au Paraguay, chaque famille se retrouve le dimanche autour du barbecue. On mange tous ensemble, en discutant de sport et de politique. Autre sujet d’étonnement. « Impossible pour deux français de parler politique. Les 2 meilleurs amis du monde peuvent presque en venir aux mains sur des sujets politiques. Chez nous ce sont des discutions amicales. Peut-être parce que nous avons perdu toute confiance en nos hommes politiques et que nous savons que ce que nous disons ne changera rien ».

   

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