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Ce qu'ils disent de nous ...

 

 

 


 

 

Article parut dans le site :

http://www.figaroetudiant.com/tsunami/20050126.ETU0008.html

 

 

Dans la nuit du 26 au 27 décembre 2004, Dang Quynh Nhu, étudiante en troisième année à l'Insa de Toulouse, regarde défiler les vagues et les corps sur son écran de télévision. «C'est une catastrophe, j'étais horrifiée. J'ai vu tous ces gens qui auraient pu être les miens. Le Vietnam n'est pas loin de la zone ravagée par le Tsunami. J'ai eu envie d'aider, mais seule ça me paraissait difficile», explique-t-elle.

Début janvier, de retour en cours, elle profite du site Internet de l'école pour lancer un appel à la solidarité. L'énergie déployée par Dang et ses camarades au profit des victimes du tsunami est à l'image de la vaste mobilisation étudiante qui prend corps suite aux événements tragiques survenus en Asie du Sud-est.

Objet d'un phénoménal engouement, cet élan de solidarité s'avère être un remarquable indicateur de l'inventivité et de la générosité du monde estudiantin. Ces actions autonomes font école et une kyrielle d'associations étudiantes se mobilise. Un réseau tentaculaire s'organise. Dès les premières heures, Bosco, Ravishankar, Mauran et leurs amis, membres de l'Association des étudiants tamouls de France (AETF), lancent un appel d'urgence et contactent leurs confrères pour créer un lien de solidarité. L'opération «Solidarité Asie» est lancée.

Huit associations répondent immédiatement présentes et deviennent signataires de la campagne de récolte de dons : Animafac, le Club international des jeunes de Paris (CIJP), Elsa (Association européenne des étudiants en droit), ESN Paris (Erasmus Student Network), Euro Fil (association d'étudiants étrangers de Paris-I), Étudiants et développement (réseau d'associations étudiantes de solidarité internationale), Les Doigts bleus (collectif de création artistique) et Radio Campus Paris. Le mouvement qui s'ensuit est inespéré et les actions multiples. Dans un premier temps, les bénévoles ouvrent des stands dans les universités et les grandes écoles et récoltent des dons qui sont reversés aux cinq ONG partenaires de l'opération (Action contre la faim, Aide et action, Croix-Rouge française, Organisation de réhabilitation des Tamouls et Unicef).

Sollicitée par Alain Homsi, responsable du CIJP, la Cité universitaire internationale de Paris a tout de suite donné son accord. A la sortie du restau U, un stand d'information et de collecte est tenu par des bénévoles du Club plusieurs heures par jour. «Nous sommes supercontents : en quatre jours, nous avons récolté près de 1 100 euros. Les gens donnent assez facilement», s'enthousiasme Alain.
Galvanisé par la réussite de l'opération, il décide d'échafauder, avec les responsables de trois autres associations (AETF, Animafac et Acia Otro Mundo), un projet de festival multiculturel qui devrait avoir lieu fin février-début mars sur le site de la Cité internationale. Durant un week-end entier, des étudiants de 80 nationalités différentes présenteront leur culture au travers de diverses performances théâtrales et musicales. L'entrée coûtera entre six et huit euros et les boissons seront payantes. «Nous sommes à la recherche de sponsors pour réaliser ce projet à moindre frais. Il faut que le maximum d'argent atterrisse dans les urnes des ONG», précise-t-il.

Au-delà de la motivation pécuniaire, ces actions ont aussi une vocation de sensibilisation. «On veut pousser les gens à faire la même chose. C'est important que cet élan se généralise», confirme Alain. Effectivement, le mouvement prend peu à peu une ampleur insoupçonnée. Des urnes poussent un peu partout dans les résidences, les BDE et les restaurants universitaires. Ainsi, Paris-VI propose depuis peu des collectes et des soirées. A Sciences po, Asie extrême, une association d'étudiants asiatiques, vient d'ouvrir des urnes et le BDE a organisé une tombola qui a permis de récolter 1 900 euros en deux semaines.

Cet édifice de solidarité connaît pourtant quelques pierres d'achoppement. «Ça fait plus de trois semaines que Nicolas Poulet, le responsable d'Animafac, tente d'obtenir l'autorisation de certains responsables d'é ta b lis se ment, explique Alaa. Étrangement, c'est très laborieux d'avoir l'accord des universités pour ouvrir des stands. Ça traîne, il ne se passe rien. C'est d'autant plus surprenant que la plupart de ces facs accueillent d'importantes communautés d'étudiants étrangers», déplore-t-il.

Rodolphe Colle, responsable du club caritatif de l'IAE d'Aix-en-Provence, qui a récolté 1 030 euros en quatre jours grâce aux repas organisés dans les locaux de l'école, soulève une autre difficulté : «Des dizaines d'associations ont été créées uniquement pour l'occasion. Nous avons eu beaucoup de mal à trouver un organisme sérieux pour reverser les fonds récoltés», explique-t-il.


 

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